L’étude critique de documents, ou commentaire de documents, est une épreuve que l’on retrouve tout au long de la scolarité. Une fois arrivé au Lycée il devient capital de savoir comment faire pour rédiger le plan de son commentaire. De bonnes compétences en terme d’organisation et le respect des différentes étapes vous permettront d’avoir un plan cohérent, adapté au sujet et qui fera mouche ! Voyons ensemble la méthode à suivre :
L’élaboration d’un plan au brouillon
Après avoir analysé les différents documents proposés dans votre commentaire, comme avec notre article dédié, on peut commencer à réfléchir à un plan.
L’étude critique de document est un devoir qui se structure en parties, organisées sous forme de plan. Vous ne pouvez en aucun cas vous passer de cette structure. Votre plan doit contenir entre 2 ou 3 parties maximum.
L’idéal est d’en avoir 3 mais il est préférable d’avoir 2 parties équilibrées que 3 disproportionnées
Exemple de mauvais équilibrage:
Votre première partie fait 2 pages, la deuxième 1 page et la troisième la moitié d’une.
Le plan dans cette épreuve sera toujours thématique. J’insiste sur ce point car nous parlons ici bien de cette épreuve, il existe d’autres types de plan (le chronologique, le chrono-thématique, etc.) mais ils s’appliqueront plus judicieusement au cas de la dissertation.
Dans le cas où le document est un texte et où il est bien organisé, bien structuré, avec des thèmes distincts qui se suivent, on peut garder le plan du document mais il ne faut pas alors tomber dans le piège de faire de la paraphrase et de redire ce que le document nous raconte en changeant quelques mots et en trouvant des synonymes.
Si le texte est plus compliqué et qu’il n’est pas évident d’en délimiter des parties claires, alors vous devrez par vous même identifier 2 ou 3 grands thèmes que votre document illustre et les développez ensuite.
L’esprit critique au service de l’Histoire
Quelque soit l’étape où vous en êtes dans votre devoir, il est important d’avoir un esprit critique affûté mais surtout, utilisé de la bonne manière. Vous ne devez pas faire de la critique gratuite.
Critiquez un document si celui-ci mérite de l’être, notamment si le document ment par rapport à des faits qui ont été prouvés avec les recherches en Histoire.
Si vous constatez des erreurs, des lacunes, des oublis, de la mauvaise foi, alors votre travail est de les mettre en lumière. C’est là que le terme d’étude critique de document prend tout son sens.
Ne pas oublier que la critique ne doit pas juste être négative mais peut aussi se révéler positive. Si le texte est clair, que les faits sont évoqués avec précision alors on peut le signaler aussi.
le brouillon, votre meilleur ami pour une bonne organisation
Le plan doit se réfléchir et s’établir au brouillon avec les grandes parties et les sous-parties.
À l’intérieur de ces sous parties, on y retrouve vos idées principales. Je vous conseille de coucher sur le brouillon tous les éléments d’informations qui vous viennent pendant et après la lecture de vos documents afin de ne pas prendre le risque de les oublier ensuite.
Si ce n’est pas interdit, utiliser un surligneur ou stylo de couleur différent pour surligner les parties du documents que vous associez à telle ou telle idée de votre plan. Si c’est un texte et que ce n’est pas fait, notez les numéros de ligne de 5 en 5.
L’introduction et la conclusion peuvent se rédiger entièrement sur votre brouillon si vous êtes assez rapide et que vous avez une belle écriture lisible (à l’inverse de moi). Pour le développement, surtout ne pas rédiger entièrement au brouillon ! Ce serait une énorme perte de temps qui vous mettra en retard pour votre rédaction finale !
Les parties particulières et importantes
L’introduction et ses nombreux éléments
Il s’agit peut être de la partie la plus importante car elle va annoncer la direction que va prendre votre commentaire. L’introduction est composé de plusieurs parties essentielles que nous allons voir dans l’ordre :
La phrase d’accroche
Cette phrase va nous présenter le contexte et nous «transporter» jusqu’au document.
Par exemple, si le sujet du devoir est :
La puissance chinoise depuis 1949
On peut faire une phrase d’accroche comme :
La puissance chinoise n’a eu de cesse d’évoluer depuis le début de la Guerre froide, à tel point que l’on doit se demander si la phrase d’Alain Peyrefitte « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera » n’a jamais était autant actuelle.
La présentation du ou des documents
Plusieurs éléments sont ici demandés. Je vous conseille la méthode TANDIS pour vous rappeler de ce que vous devez présenter :

Nous avons déjà parlé de cette méthode lors de l’article dédié aux étapes préliminaires à l’élaboration d’un commentaire de document.
La problématique
La partie la plus redouté par les élèves qui se contentent souvent de reprendre le titre du sujet ou du devoir mais c’est une erreur.
Il faut essayer de se demander à quelles questions historiques le document peut nous aider à répondre.
Exemple de sujet :
La conquête des mers et océans, enjeu de la puissance chinoise
Exemple de problématique :
Comment les mers et océans contribuent ils à la puissance chinoise ?
Le document est souvent accompagné d’une consigne, une bonne analyse de la consigne vous permettra de répondre à la problématique.
Posez vous la question: Quelle question historique me permettrait de répondre à la consigne ?
L’annonce du plan
Il s’agit de la dernière partie, le final de l’introduction qui amène le lecteur à voir quelle direction va prendre le développement, c’est à dire la réponse à votre problématique.
Il est donc capital que vos parties permettent de répondre à la problématique. Si ce n’est pas le cas, il faut peut être changer de plan ou de problématique.
Il est mieux vu d’utiliser des mots comme « D’abord, ensuite, enfin, etc. » à la place du classique « Dans une première partie nous verrons que… »
Les phrases de transition
Il s’agit en réalité de petites introductions et conclusions au sein du développement. Lorsqu’elles sont au début d’une partie, elles servent à présenter rapidement ce dont on va parler dans la partie alors qu’à la fin elles vont plutôt faire une synthèse de ce qui a été dit et annoncer la partie suivante.
Vous n’avez pas à en faire une pour chaque sous-partie de votre production mais il est nécessaire qu’elles soient présentes au début et à la fin de vos grandes parties. Ne les oubliez pas, elles sont importantes pour que le correcteur suive votre raisonnement et ne vous retire pas des points.
La conclusion, synthèse du plan
Voilà la dernière étape, celle où généralement le poignet est en passe d’être admis aux urgences, la bien-nommée conclusion.
Elle est la synthèse de tout ce qui a été vu et doit absolument répondre à la problématique. On attend donc que la question posée ait une réponse satisfaisante et que le développement ait permis d’y répondre.
L’élève ici a la possibilité de montrer l’intérêt du texte pour l’Histoire et ses limites. Il faut rester neutre dans cette démarche, l’Historien en herbe que vous êtes ne doit pas porter de jugement de valeurs ou de réactions émotionnelles sur l’auteur, les faits ou les personnages du document. Il faut enfin finir par l’ouverture, c’est à dire ouvrir de nouvelles possibilités de réflexion qui découlent de ce que l’on a vu dans le document.
Pour faire une bonne ouverture, posez vous les bonnes questions comme :
« Quelle idée, dans le document, est encore inachevée dans sa réflexion ? »
« Quelle portée historique le document a-t-il ? »
« Permet-il de comprendre certaines choses aujourd’hui ? »
Voilà tout ce que vous devez savoir pour élaborer de la meilleure manière possible le plan d’une étude critique de documents. L’article s’adresse plus à un public allant de la fin du collège (Brevet) au lycée avec le Bac mais on peut aussi appliquer cette méthode pour les étudiants en faculté d’Histoire à l’Université.
Scolairement vôtre,